Chapitre 3 - Peace and Love
Kelly se réveilla tôt le matin, par habitude. Elle n’était pas pressée et se dirigea vers la cuisine pour préparer un superbe déjeuner à Luc, signe que leur nouvelle vie était maintenant commencée. Ce n’était pas la première fois qu’elle se disait ça, non, mais elle était convaincue que cette fois était la bonne. Son plan de la journée était simple : Elle irait chercher ses effets personnels qu’elle avait laissés au travail et ensuite, quitterait cet endroit à jamais. Lorsqu’elle avait tué Gord, elle s’était sentie libre, libérée. Elle était impatiente de vivre une vie normale.
Elle partit donc pour l’SQSLM, après avoir terminé de déguster son magnifique déjeuner avec Luc.
En arrivant, Kelly était stupéfaite : l’endroit était désert. Elle se demanda pourquoi… Est-ce que le SQSLM avait fermé suite à la mort de Gord ? Était-ce un truc pour la piéger ? Elle ne le savait pas, mais se dépêcha de prendre ses biens personnels et se dirigea vers son ordinateur pour aller effacer toute trace d’elle, empêchant ainsi au SQSLM de la retrouver. Et ça, c’était si l’agence était encore en service.
Elle essaya d’aller sur son compte mais un message lui disait qu’un compte au nom de Kelly Lord n’existait pas. Soit l’agence savait qu’elle avait tué Gord Kirk ou soit l’agence avait fermé et ainsi tous les comptes de tous les employés avaient été supprimés. Peut importe, elle se disait que maintenant, toute information sur elle était disparue. Elle rangea ses possessions dans un petit sac et partit à la maison.
Rendue à l’extérieur, elle s’assura que personne n’était là pour la surveiller et partit, pour de bon.
En arrivant à la maison, elle fut affolée. Tous les meubles étaient disparus. Elle pensa directement à Luc et se mit à crier son nom partout dans la maison.
Kelly : Luc !... Luc ! Lucccc !...
Aucune réponse.
Elle se précipita vers la chambre à coucher mais là aussi, les meubles manquaient. Son cœur commença à battre encore plus vite. Elle courra dans toutes les pièces de la maison, sur les deux étages, et ne le trouva pas. La panique monta en elle. Elle avait eu à faire face à des situations bien pires que celles-ci dans sa vie mais là, c’était de son mari dont il s’agissait, et non celle d’un étranger en détresse. Elle sortit donc de la maison et chercha les alentours, en commençant par la plage.
Elle aperçut Luc caché dans un buisson situé sur la plage derrière la maison. Son cœur recommença à battre à un rythme normal.
Kelly : Luc ! Si tu savais comme j’ai eu peur !
Luc : Et moi donc !
Elle savait que quelque chose ne tournait pas rond. Luc avait peur, elle le sentait, et était déterminée à savoir pourquoi.
Kelly : Que s’est-il passé, pourquoi es-tu ici, comme ça, caché ?
Luc : Tan..tantôt… Quelques minutes après que tu sois partie, j’étais entrain de lire et j’ai entendu des bruits, très étranges… C’est alors qu’on a sonné à la porte… J’ai regardé par la fenêtre et 3 hommes habillés en noir étaient à la porte, chacun en possession d’une arme. Je ne sais pas ce qu’ils voulaient, mais je suis sorti par la porte d’en arrière et me suis sauvé jusqu’ici.
Kelly : Ne t’inquiètes pas, il n’y a plus personne maintenant, j’ai vérifié la maison avant de venir de trouver.
Kelly ne savait pas quoi penser. Elle était sûre que c’était l’agence qui avait envoyé ces hommes, ce qui voudrait dire que non, elle n’est pas fermée. Mais qu’est-ce que l’agence pouvait lui vouloir ? La tuer ? Comment savait-elle que c’était elle qui avait tué Gord Kirk ? À moins qu’elle veuille tuer Luc, comme elle l’avait fait avec Scott ? Elle prit alors une grosse décision, une décision qui allait sûrement changer plusieurs choses dans son couple.
Kelly : Luc… J’ai quelque chose à te dire…
Luc : Oui ?...
Kelly : Ces hommes… je crois qu’ils étaient là pour moi, pour me tuer.
Luc : Mais voyons Kelly, pourquoi toi ? Personne ne peut t’en vouloir, tu ne ferais pas de mal à une mouche !
Kelly : Luc… Je ne travaille pas pour une compagnie de construction, pas du tout même.
Luc : Haha, tu travailles dans un fast-food ou quoi ?
Kelly : … Tu ne t’as jamais demandé pourquoi je partais si tôt le matin et pourquoi je revenais si tard le soir ? Pourquoi j’avais un horaire de travail déjanté ? Tu crois vraiment qu’une personne travaillant dans la construction se donnerait autant de mal que moi ?
Luc : Non mais… Où veux-tu en venir ?
Kelly : Je sauve le monde à chaque jour… je suis une agente. Je sais que ça sonne ridicule mais tu dois m’écouter, tu dois me croire. Si tu ne le fais pas, on pourrait tous les deux se faire tuer, et je n’ai vraiment pas envie de te perdre.
Luc : Kelly… c’est totalement absurde mais je te crois. Je ne t’ai jamais vu aussi sérieuse de toute ma vie et je vais faire ce qu’il faut pour qu’on puisse rester ensemble le plus longtemps possible.
Kelly était contente, Luc l’avait crue, et ce, très rapidement. Il avait comprit la gravité de la situation et c’était ce qu’elle voulait. Elle savait que maintenant, elle ne pouvait pas rester dans cette maison, que l’agence pourrait encore la retrouver. Gord, avant de venir souper le soir d’avant, avait probablement inscrit la nouvelle adresse de Kelly sur son ordinateur, ce qui a permit à l’agence de retracer Kelly très facilement.
Kelly : Je suis contente que tu me crois, mais maintenant, on ne peut plus attendre, il faut s’en aller d’ici.
Luc : Oui, mais où ?
Kelly : Comme tu le sais, mes parents sont décédés il y a quelques années. Leur maison n’a jamais été réclamée et est restée inhabitée depuis le temps, ce qui nous permettra d’y habiter le temps de faire le point sur la situation. J’aurais aimé continuer à parler mais on doit partir maintenant. N’apporte rien surtout.
Luc : Mais s’ils surveillent la maison encore et nous suivent en auto ?
Kelly : C’est un risque à prendre, j’en conviens, mais tu iras dans le coffre, on sera moins repérables.
Le trajet dura deux heures et fût assez silencieux. À mi-chemin, Kelly était allée voir comment se portait Luc et il se portait assez bien. Elle n’avait remarqué aucune auto qui la suivait, ce qui la soulagea grandement.
Ils arrivèrent donc à l’ancienne maison des parents de Kelly. Une très grande résidence qui devrait leur suffire pour le temps de leur séjour.
Ils prirent le temps de discuter et de faire le point sur la situation.
Kelly : Quelle belle vue, n’est-ce pas ?
Luc : Oui, tu as raison… Mais Kelly, j’aurais des questions, tu permets ?
Kelly : Oui oui, tu as le droit de savoir je crois.
Luc : Depuis combien de temps tu fais ce boulot, depuis combien de temps tu me caches tout ça ?
Kelly : Ça fait 10 ans, presque jour pour jour. On n’était même pas en couple à l’époque. Ça a été très difficile te mentir, de devoir te cacher tout ça, mais je le devais. Je ne voulais pas te retrouver mort en arrivant du travail un soir.
Luc : Je peux comprendre. Mais Kelly, si je l’aurais su, comment l’auraient-ils appris si je l’aurais répété à personne ?
Kelly : Aucune idée. Mais je te dis, cette agence peut tout faire si elle le veut vraiment. Elle ne joue pas, elle fait simplement ce qui lui permet d’avoir les meilleures performances possibles.
Luc : Je n’en reviens pas… C’est complètement inhumain !
Kelly : Je sais, mais au moins, le métier que je fais sauve des vies partout dans le monde, lui permet de rester plus sécuritaire.
Luc : Reste que pour une agence qui prône la paix, je trouve qu’ils essaient de faire la guerre…
Kelly ne dit rien, Luc non plus. Ils restèrent là, dehors, à contempler le paysage. Luc était sous le choc mais s’en remettait bien. Malgré l’ambigüité de la situation, Luc et Kelly ne s’étaient jamais sentis autant en amour. Pour une fois, ils avaient l’impression de se dire la vérité, de ne rien se cacher. Ils s’embrassèrent sur le balcon et montèrent à l’étage, dans l’ancienne chambre des parents de Kelly.
Kelly : Je ne me suis jamais sentie aussi bien depuis longtemps. Je suis entrain de me rendre compte plus que jamais de la chance que j’ai de t’avoir. Je te trouve mignon, et tu ne peux pas savoir combien j’ai envie de t’embrasser en ce moment.
Kelly prit Luc avec elle et l’amena sur le lit pour l’embrasser fougueusement.
Luc : Je t’aime tellement
Kelly : Moi aussi Luc, j’aimerais que ce moment dure éternellement.
Inévitablement, les deux amoureux allèrent en dessous des couvertes, profiter du moment présent. Cela faisait longtemps qu’ils n’avaient pas célébré leur amour de cette façon. Ils ne se voyaient jamais. Quand Kelly arrivait du travail, Luc dormait, et ils n’avaient pas beaucoup de temps pour se parler, ni pour autre chose en fait. Ils en profitèrent donc jusqu’à temps qu’ils s’endorment, collés l’un contre l’autre, par cette belle nuit d’été.
Kelly fût réveillée par un bruit : quelqu’un cognait à la porte. Elle descendit les escaliers et alla ouvrir la porte.
Elle ne vit personne et fouilla les alentours rapidement avant de retourner vers la maison. C’est juste avant de rentrer dans cette dernière qu’elle entendit une voit familière lui adresser la parole.
- Ne bouge pas ou je tire.
Fin du chapitre 3